samedi 2 août 2014

Fumer beaucoup de marijuana endommage-t-il le "circuit cérébral du plaisir" ?

            Chez les gros consommateurs de marijuana, les bases cérébrales permettant de ressentir le plaisir seraient altérées sur le long terme, selon une nouvelle étude... http://q.gs/7425964/journaldelascience

          C'est une bien étrange découverte que la neurologue américaine Nora Volkow (National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism à Rockville, États-Unis) et ses collègues ont effectué, en analysant l'activité cérébrale de gros consommateurs de marijuana.
Qu'ont-ils observé ? Après avoir administré du méthylphenidate (une substance chimique psychostimulante connue pour enclencher dans le cerveau la libération massive de dopamine, l'hormone dite de la "récompense") à 24 fumeurs de marijuana consommant en moyenne cinq cigarettes de marijuana par jour, cinq jours par semaine et ce depuis 10 ans au moins, ces chercheurs se sont aperçus que, si la libération de dopamine avait bel et bien lieu chez ces volontaires, il n'y avait en revanche aucune réaction physiologique à cette libération de dopamine, ni même aucune perception de plaisir associée. Un peu comme si leur corps n'était en quelque sorte pas "au courant" de cette libération massive de dopamine, normalement censée déclencher une vive sensation de plaisir...
En effet, à l'issue de l'administration de cette drogue, les auteurs de l'étude n'ont mesuré chez ces volontaires aucune augmentation particulière de la fréquence cardiaque ni de la pression artérielle, contrairement à ce qu'ils ont observé chez 24 individus non consommateurs de marijuana, appartenant à un groupe « contrôle », et auxquels la même drogue avait été administrée.
De la même manière, aucune sensation particulière de plaisir n'a été mentionnée par les gros consommateurs de marijuana après administration du méthylphenidate, là encore contrairement au groupe contrôle.
Comment expliquer ce phénomène ? À l'heure actuelle, Nora Volkow et ses collègues se contentent de forger des hypothèses, comme par exemple la possible altération du système dopaminergique chez les gros fumeurs de marijuana.
Du coup, peut-on imaginer que les gros fumeurs de marijuana fument précisément beaucoup de marijuana parce que leur faculté à ressentir du plaisir s'est peu à peu émoussée au fil du temps ? C'est là une autre hypothèse, également explorée par les scientifiques américains.

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