jeudi 31 juillet 2014

La dépendance au tabac renforcée chez les porteurs d’une mutation génétique.

       Lorsque le tabac est consommé, la nicotine qu’il contient se fixe aux récepteurs nicotiniques, ce qui entraîne l’activation du « circuit de la récompense ». 

        Il s’agit d’un système neuronal, qui dans un état fonctionnel normal, favorise entre autres la sensation de bien-être de l’individu. C’est l’effet de la nicotine sur le cerveau qui comble le manque ressenti par les fumeurs en cas de privation de tabac. En conséquence, la consommation de tabac d’un individu est fortement liée à la sensibilité de ces récepteurs nicotiniques.

         Des chercheurs de l’Insti- tut Pasteur, du CNRS et de l’UPMC (Université Pierre et Marie Curie) viennent de faire une découverte qui prouve que la dépendance au tabac peut être influencée par le patrimoine génétique de l’individu. Chez la souris, les chercheurs ont montré qu’une mutation génétique avait pour conséquence d’abaisser fortement la sensibilité à la nicotine. Les porteurs de cette mutation ont donc besoin d’une dose de tabac plus importante pour obtenir la même quantité de plaisir qu’un individu non porteur de cette mutation (environ 3 fois supérieure). 
        La mutation caractérisée par les chercheurs affecte une partie du récepteur nicotinique. Lorsqu’elle est présente, le fonctionnement de ce dernier est perturbé et le « circuit de la récompense » est en conséquence partiellement inactivé. Cette mutation est fréquente chez l’homme, d’autres études suggèrent qu’elle est présente chez 35% des européens et près de 90% des gros fumeurs.

        Ces découvertes ouvrent la voie au développement de traitements de sevrage "personnalisés", destinés aux individus porteurs de cette mutation génétique. 

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